Thursday, March 31, 2016

Hymne au printemps, Biluochun de SanHsia

Ces photos datent de lundi (28 mars). Elles vous montrent cette plantation que j'avais découverte en 2009. Ce fut l'année où le printemps fut le plus précoce avec une récolte exceptionnelle le 23 février, avec près d'un mois d'avance sur le calendrier.
Cette année, l'attente fut particulièrement longue, puisque la récolte que je ramène de cette plantation date du 26 mars! C'est la première récolte ensoleillée de 2016. J'ai pu goûter à un lot antécédent, récolté par un temps partiellement pluvieux: son caractère est très différent, brut, moins raffiné et moins parfumé.
Ces rayons de soleil ne sont pas encore trop chauds. Ils font grandir les feuilles et les sèchent pour mieux intensifier leurs arômes.
Ce jour-ci, seules deux cueilleuses oeuvraient parmi les théiers. Elles sont d'habitude 3 ou 4 sur cette plantation.
Il y a deux ans, le fermier père a passé la main à son fils, et celui-ci a décidé de cultiver en mode 'bio', sans pesticides et avec des endrais organiques recommandés par l'association des fermiers de thé.
Cela explique pourquoi ses prix ont grimpé depuis 2009, mais je remarque aussi que ses feuilles ont l'air plus saines et tellement délicieuses que des petits insectes les croquent!
Je veux faire mon possible pour encourager sa démarche, surtout si elle nous permet d'obtenir du thé de qualité exceptionnelle.

Fleurs d'osmanthus
Or, ces toutes premières récoltes sont celles où les bourgeons sont les plus tendres, les arômes les plus fins. C'est ce type de récolte que le fermier met de côté pour participer au concours de thé des fermiers de San Hsia.

Dans cette plantation, on trouve aussi des arbres à fleurs tel cet osmanthus. Les feuilles de théier sont très sensibles et absorbent ces odeurs environnantes, ce qui leur donne encore plus de fragrances.
Sechage des feuilles à l'intérieur avant le chauffage
Après avoir sélectionné et acheté mon BiLuoChun du printemps 2016 (26 mars), je décide de retourner dans la plantation pour le déguster en harmonie totale.
Petit rappel pour mes nouveaux lecteurs: le cultivar de ce thé est le qingxin ganzhong, le cultivar Taiwanais le plus propice pour faire du thé vert. Je l'infuse en bol noir de Jianyang en compagnie du jeune fermier qui m'a accompagné pour cette dégustation.
Il me fit d'ailleurs une remarque intéressante: il trouva que mon eau ne bouillait pas assez. Pour lui, pour bien goûter à toutes les facettes du thé, il est impératif d'utiliser de l'eau bouillante afin que les feuilles s'ouvrent bien! (Combien de fois faut-il lire ou entendre le contraire, que le thé vert aurait besoin d'une eau pas trop chaude...)
Nous sommes d'accord aussi sur le fait qu'un thé vert ne s'infuse pas avec autant de feuilles qu'un Oolong. Les mots clés sont légerté, finesse et fraicheur.
Les senteurs sont mi fleuries, mi marines. Elles sont aigües et dansantes comme un concerto de violon de Yehudi Menuhin. Et quelle puissance au nez! Magnifique.
Le goût varie avec la méthode d'infusion. En bol ouvert, c'est plein de douceur. En gaiwan, c'est bien plus vif et doté d'une longueur en bouche vraiment impressionnante pour si peu de feuilles. La couleur de l'infusion est d'un vert pâle transparent, mais derrière cette apparence de légerté on trouve un thé vert aux arômes printaniers puissants et élégants.
Vive le printemps! Et vive le premier thé vert de San Hsia!
Note: quelle est l'importance de la fraicheur d'un thé vert? Faites-en l'expérience en comparant ce Bi Luo Chun de 2016 avec celui du printemps 2014 (même qualité et producteur). En effet, j'offre un paquet de 30 gr de 2014 pour tout achat d'un paquet de 2016 (dans la limite de mes stocks).

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