Tuesday, October 30, 2007

1970s Jingua - Golden Mellon puerh

The ghost of old puerh
This 1970s, 500 grams, Golden Mellon raw puerh looks like it came from a Halloween Party. It's white, torn wrapper looks kind of ghostly. But underneath the cloth, the puerh buds appear small, clear and beautiful. From the outside layer, it seems that only very high grade leaves went into this tightly pressed Jingua. (I have also made samples with this Jingua and so I could see that the inside matches the outside and is only made of small buds). These leaves are not coming from a wild habitat, but from plantation trees.


Scents: From dry earth to stable over to old wood, all classic old puerh smells can be found in this Jingua. Despite the profusion of smells, it is interesting to smell how clear and pure they are.
Sight:The tea liquor is also very clear and transparent despite its dark brown color. It's even shiny. And during the first minute, you can see a white fog on the top of the tea liquor. This confirms the high quality of the leaves used in this Jingua.

The taste: The result is a very smooth and round taste. One that says 'give me more'. Pushed to its limits, some astringency and sour taste may appear, but most of the time the brew was so smooth and fine that it almost felt like it disappeared. I remember saying to myself that I feel 'a presence', but almost too faint to grasp. A few hours later, my son reminded me of his upcoming Halloween party. This reminded me of this puerh, because, like a ghost, I could somewhat feel it, but never attain it. Not because it would disappear quickly -it lasts quite long-, but because it tends towards the neutral taste.

I had tried it two years ago, but liked it much more this month.
The open leaves show how small the leaves are.

Conclusion: This Jingua is made with very beautiful leaves that bring a high purity to sight, scents and taste. It doesn't have a direct way of expressing itself. The -usually- heavy old puerh smells are light and the aftertaste is evanescent. It is more reminder of his old self, a ghost of old puerh.

Note: This Jingua costs twice as much as a 1985 wild Yiwu Tuo Cha. (It also weighs twice as much). I have also prepared samples of it. But because it is heavier, I prepared 20 samples (of 25 grams) with 1 Jingua. This means that a sample of this Jingua weighs and costs the same as a sample of the 1985 wild Yiwu Tuo Cha.

Friday, October 26, 2007

Courier de lecteurs

Le fait que je vous demande de laisser des commentaires sous les textes des thés ou accessoires que vous avez essayés -et dans la bonne langue, de préférence- (plutôt que sous le dernier article du blog) permet à tous les lecteurs d'avoir d'autres points de vue que le mien. Les commentaires permettent souvent d'enrichir la discussion et d'éclairer des caractéristiques que je n'avais pas relevé. Je suis certain que ce feedback aide beaucoup.
Mais ce n'est pas le seul feedback que je reçois. On m'envoie aussi beaucoup de commentaires par e-mail. Voici, par exemple, la réaction de Jean-Frédéric:
"Je me régale avec les objets que tu m'as envoyés. Ton Shan Lin Shi est sans commune mesure avec celui que j'avais déjà [d'ebay, ndlr]. Une différence de fraîcheur incomparable et surtout une profondeur des goûts et une véritable stratigraphie des senteurs! Le Tie Guan Yin et le Pu-er sauvage de Lincang que tu m'as envoyés en échantillon m'ont fait défaillir.Ces thés sont un contrepoint fabuleux aux verts japonais. Une complémentarité parfaite de parfums floraux (les chinois) et d'austérité et d'épaisseur végétale (les japonais).
Les théières sont exemplaires."


Jean-Fédéric a aussi écrit un poème, cette fois en commentaire de l'article de ma sélection. Mais comme c'est vraiment original, je vous le copie ici:
"LA VITAMINE L (comme lyrisme, celle que l'on trouve dans le thé)

Gloire et louanges à toi Ô amateur de thé
Toi qui après chaque tasse savoure Sérénité

Tu cherchais jusqu'alors un paradis fertile
Qui ferait fébrilement vibrer tes papilles

Sache que maintenant ton voeu est exaucé
Et que Teamasters blog s'avère une panacée

Il est des mondes anciens qui ont valeur d'Eden
Ces merveilles de Taiwan à présent seront tiennes

Tu goûteras Pu-erhs ou délicats Baozhongs
En ravissantes théière ou alors dans un zhong

Des parfums capiteux te monteront à la tête
Et ivre de senteurs tu te croiras bien bête

À jamais conquis par l'esthétique des choses
Moult de tes plaisirs friseront l' apothéose

L'Aladin de ce lieu a des pouvoirs étranges
Les élixirs qu'il propose naissent du chant des anges

Chez les maîtres des arbres il goûte longuement
Côtoie potiers joyeux à l'enchanteur talent

Tu trouveras ici plus que ce que tu penses
Une autre réalité de plus grande importance

Sache chercheur de thé qu'après ces quelques vers
Tu rangeras au placard ta vieille chope de bière

Si la curiosité t'égare vers d'autres champs
Vers celui de Stéphane tu reviendras gaiement

Tu renaîtras au monde pétri de végétal
Un peu un demi-dieu un peu un animal

Ton esprit sera vif et plein d'ataraxie
Vaste d'étoiles brillantes comme une galaxie."



Jacie nous a laissé un commentaire sur le Oriental Beauty, mais, comme Jeancarmet et d'autres, elle l'a mis sous l'article en anglais au lieu du français.
Ici son e-mail:
"Fait en zhong, of course. Et j'avais dosé très raisonnable (petit zhong et une bonne pincée de thé). Première impression : ce thé est inusable !
Je suis montée jusqu'à plus de dix infusions (après je n'ai plus compté) et il avait encore du potentiel ! Et même une fois complètement rincé la poignée de feuilles a terminé sa carrière dans une grande carafe d'eau pure à tremper toute la nuit, donnant le lendemain une boisson très agréable. En quelque sorte, une belle
façon de terminer cette dégustation inoubliable.
(je crois que je vais surnommer ce thé "ne me quitte pas" car même après toutes mes infusions, j'insistais encore, traquant dans les dernières gorgées les ultimes molécules de parfums).

Quant à la qualité, alors là chapeau ! Je le confirme : c'est de l'exceptionnel que tu nous a trouvé ! C'est bien simple : d'ordinaire je ne suis pas fan de ce type de thé malgré les quelques expériences que j'ai eues avec des Beautés Orientales. Les quelques BO j'avais fait l'expérience ont terminé leur carrière dans d'autres tasses que la mienne. Non qu'ils fûssent mauvais ou de basse qualité, mais je n'aimais pas leurs arômes, les trouvant trop taniques, trop masculins, trop rêches et souvent avec une sorte de saveur désagréable de plante médicinale au milieu d'autres arômes vaguement fruités.

Mais alors, le tien !!!! Celui là m'a fait changer d'avis. Comme beaucoup, j'y ai retrouvé certaines notes fruitées (raisin notamment, muscat, chataigne...) mais ce que j'y ai trouvé - et c'est un ressenti très personnel - ce sont des notes finement chocolatées.

Une sorte de saveur délicate, un peu poudrée mais du genre de ces chocolats surfins qu'on s'offre pour Noël. Les parfums sous le couvercle du zhong sont multiples, complexes, genre fruits-chocolat-pâte d'amande. J'y ai même détecté une note de pruneau cuit, fugace, qui laissé la place à des saveurs genre caramellisées, mais toujours entremêlées avec les notes "chocolat".

Moi qui suis une incorrigible gourmande de ce genre de douceurs, je me suis régalée, j'avais l'impression de m'être gavée de confiseries. Le raffinement et la qualité de ce thé m'ont laissée sans voix à part prononcer des "mmhhhh" admiratifs pendant toute la durée de ma dégustation. Et lorsque il n'y a eu pratiquement plus rien à tirer des feuilles, j'ai eu alors l'impression magnifique de m'être tapée toute une boîte de ces chocolats de fête, cette sensation de bonheur indescriptible qui accompagne la sentation de "repu" lorsqu'on a consommé quelque chose de très très bon.

Une autre caractéristique de ce thé : impossible de le rater ! Même en poussant les infusions on a aucune amertume, ni de note désagréble survenant, et juste ce qu'il faut de tanique pour velouter l'infusion.

Merci Stéphane, de nous avoir fait connaître ce bonheur. Comme tu le dis si bien "what angels must be drinking", ce thé nous a ouvert quelques instants les portes du paradis...

Après avoir confirmé par e-mail, le plus étonnant, c'est que Jacie ne nous décrit pas le OB 'parfait', mais l'autre!

A propos de ma galette Lincang de 2006, Jacie encore et Mike m'ont fait des commentaires très brefs:
- Mike: "It's spectacular",
- Jacie: "Elle est à proprement parler FAN-TAS-TIQUE !!!"


Et merci encore à Jacie pour nous avoir envoyé une photo de son chat en train de boire l'eau au charbon actif de bambou:

Elle explique le pourquoi dans un commentaire ici.

Thursday, October 25, 2007

Great puerh (and tea in general)

I already linked to this post yesterday, but I think it deserves some more attention. And maybe should I also add my thoughts and experience. I really like what Jackpong2 wrote. It is a good description of what I felt when I drank the best puerh I ever had. And yes, it can be applied to any kind of tea.

The subject of purity seems to be subject to misunderstandings and maybe disagreements. With '1 bud, 2 leaves', I think Jackpong2 (and his friend) mean that the leaves most be fresh and of high quality (you don't find buds around old leaves). These are also the new leaves that get the most energy from the sun and nutrients for their growth from the roots.

On the subject of 'single hill', I pretty much agree with him. Actually, as I linked above, the best puerh I had even came from a single tree! For all other teas (Longjing, Oolong, Darjeeling...) the best teas are not blends, but teas that come from a specific, often small, plantation. Despite being 'pure' such top teas have enough richness in taste and flavors to be enjoyed for what they are.

When my puerh wholesalers tell me that this or that cake is a blend of wild and plantation puerh, the first reason they have is to push costs down, not to improve the taste.

This doesn't mean that single plantation is always better than blended puerh. This is only one of the many factors entering in the making of puerh. I also had several 'single plantations' that I found disappointing, and blends I liked. But if we talk about puerh excellence, then nothing has come close to the 'single tree' puerh I had the chance to drink more than 2 years ago and no blends have come close to the 2003 Yiwu or the 2006 Lincang on my selection.

Monday, October 22, 2007

Puerh samples - Echantillons de puerh

Several readers had asked for it for a long time. Now it's done! I'm glad to announce that now it's also possible to purchase samples of all my puerhs (even those below 40 USD -for the time being-). To make things very easy, I have made 10 samples with each puerh. So the weight is approximately the original weight divided by 10. And the sample price is the price of the puerh divided by 10 and round up to a number without decimals. (Example: if a puerh costs 265, then the sample will cost 27. If it costs 60, then the sample costs 6). Valid prices are those of July 2007 onwards.
You can find more information about my puerhs on clicking on the links on this page.
See for yourself why my year 2000 cooked puerh brick is such a hit with my French readers!
The 2006 Spring Lincang raw wild puerh is clearly a benchmark when it comes to young raw wild puerh.
But a word of caution must be said about my young wild puerhs (like this 2003 wild Yiwu): several readers have reported that it's difficult to drink other raw puerhs after having tasted mine!
This 1989 raw wild Jiang Cheng brick has a very calming effect,

while the 1985 wild Yiwu Tuo Cha has an incredible Cha qi that has left me sleepless more than once!



Plusieurs lecteurs me l'avaient demandé. C'est maintenant chose faite! J'ai fait des échantillons avec tous mes puerhs (même les moins chers). Pour simplifier les choses, j'ai fait 10 échantillons de chaque puerh. Et pour le prix, il suffit de prendre le prix original, de le diviser par 10 et d'arrondir vers le haut les décimales. (Exemple: 265 devient 27 et 60 devient 6).

Boire un bon thé vaut souvent mieux que de longs discours...

Friday, October 19, 2007

Wenshan Baozhong, roasting and aging

Tasting several teas at the same time requires a certain preparation: setting up the cups, weighing each tea, heating a big kettle of water, preparing to take notes... The pictures may look stylish, but the experience itself is rather stressful and opposite to my idea of enjoying tea. The stress comes from using a watch to time the 5 minutes long infusion and in comparing many teas at the same time (while they are getting cold...). Comparing teas side by side makes it much easier to say which one is better (or one prefers) when there are big differences. However, tasting several teas at the same time also means that some tastes are overlapping, since (good) teas have long aftertastes. So, you still have tea A's effects in your mouth while you start tasting tea B. This means that this kind of tasting is not going to give us a lot of details about a tea, but just the main characteristics. That's OK for today's post, because this is exactly what I had in mind.

I want to show an overview of Wenshan Baozhong and how roasting and age is affecting it. For this, I have grabbed the following 6 Wenshan Baozhongs (all luanze/qingxin Oolong cultivar) from my selection (from left to right):
1. Top grade Lily flower Baozhong of Spring 2007, a very lightly oxidized and not roasted Baozhong,
2. Qizhong Oolong of Spring 2006, a 30% roasted top grade 'subtropical forest' Baozhong (which is also a little more oxidized than no. 1)
3. Shou Cha of Spring 2006, a 50% roasted top grade 'subtropical forest' Baozhong (which is the maximum roast this farmer performs for new Baozhong)
4. Mid 1970s high grade Baozhong,
5. 1960s top grade Baozhong
6. 1960s old medium grade Baozhong

All teas have been brewed with 3 grams for 5 minutes.The result are colors matching the degree of roasting of each Baozhong. They really speak for themselves. We can also see that past a certain age (and roasting level) the color is pretty much the same.
The 'Lily flower' Baozhong has a clear and light color. It smells of flowers and fresh grass. The taste is smooth and soft. It brings a fresh a feeling of lightness and spring.

The Qizhong Oolong has a clear orange color. The scents are closer to light fruits, like apples or sweets. The mouthfeel starts to be rougher, more interesting and carrying heavier aftertastes.

The Shou Cha is clear light brown. I smell heavier fragrances like caramel or even Cognac. The taste is stronger and sweeter. The aftertaste lasts longer, but still carries a note of freshness.
The 1976 Baozhong is dark brown, a little unclear. There are strange Chinese medicine/wine smells. It is quite round and has more depth and complexity than the younger Baozhongs.

The 1960s top grade Baozhong is clear dark brown. It smells of old wood and old flowers. The taste is a little sour.

The 1960s Baozhong (this one is the oldest of the lot) is clear and darkest. It smells of old wood and tar. The taste is very sour, a sign that it has picked up too much humidity this summer (that bag was not sealed well enough). -Since I have very little left, I won't try to have it reroasted. I will just give free samples to let those interested understand what old Baozhong that has turned sour tastes like.-

Conclusion: Modern Baozhongs are mostly very green and smell like spring flowers. But Baozhong can be much more than that. Thanks to different degrees of roasting and aging, Wenshan Baozhong can gain new, stronger smells and longer lasting aftertaste. These roasted Baozhong are also better fits for the cold autumn and winter seasons.
Shou Cha leaves

Wednesday, October 17, 2007

Spring of Menghai 2007

Important information we get from the packaging about this qizi bing:
Name: Spring of Menghai (raw puerh).
Batch number 701
Weight: 400 grams
Production date: May 24, 2007
Producer: Menghai Factory located in Xishuangbana
Like all new Dayi products, it comes with a special label to fend off copies.

According to the producer, this is one of their best current puerh, made with high quality leaves. Let's see this in more detail.

The best place to start is to look at the bottom side of the cake and compare it with the upper side. That's how you can know if the maker has put different, beautiful leaves on the highest layer to make it look better than it actually is.

For this cake, the difference is not that big. Both sides show a high amount of young puerh buds (which is more expensive than bigger leaves).

You will notice that the cake is not completely round. This is my fault: I took the pictures after tasting the bing twice!
The cake is pressed mechanically. On the sides the leaves come off quite easily (but not too much) and it gets harder as we approach the center.
The pressing of the cake is quite even and the edges are clean. You can see how the surface is even on the next picture.
From the size of the buds and the leaves, it's already possible to tell that the leaves come from rather young plantations and are not wild or old.

Scent: The smell of the dry leaves is true to its name. There is a light scent of fresh spring leaves.

Tasting: 3 grams for 5 minutes. 95 degrees mineral water (Yes brand). The paper inside the wrapper suggests 3 to 5 minutes.

View: the tea turns red/orange. The transparency of the brew is quite good.
Fragrances: fresh grassy fruitiness. One common puerh scent is almost absent: cigarette smoke.

Taste: Some astringency and a lot of bitterness (ku). But it also stays long and brings a rather nice plum smell with the aftertaste.

The spent leaves show how young this tea has been picked. Many are chopped, but it's possible to find whole ones too. Overall: This young puerh is very close to green Yunnan tea. Light without smokiness. The best way to brew it to avoid the bitterness is to use more leaves and shorten the brewing time. Brewed like this, the lack of smokiness makes it a decent everyday puerh (at least for people like me who don't like the cigarette smell of most puerhs). It makes me think of the puerh equivalent of a fresh Si Ji Chun Oolong.

Price: same as my 2000 cooked Fuhai brick.

If we look closer, we can see that not all buds look alike.
Update: The above probably doesn't qualify as a strong endorsement for this bing. So what are some other good reasons to purchase this one in particular?

1. The fact that the cake is relatively pure and uses mostly buds and young leafs from plantation trees is quite educational about the characteristics of this kind of leaves. With most cakes blends of different leaf grades and sometimes blends of plantation and wild/old arbor puerh, it's more difficult to identify which tastes/smells come from what kind of leaf. Also, this cake is from one of the most famous (if not The most famous) factories. So, it's also interesting to taste what one of their best new cake tastes like.

2. Brewing excellent tea is very easy. Brewing blended cakes is easier too, because the blending is often done to balance out the strength and weaknesses of the different leaves. This cake, on the other hand, requires some specific steps to brew it well. So this can be a good opportunity to practice your gongfu cha skills.

Monday, October 15, 2007

Ni Lu, le retour

Teaparker m'avait prêté l'un de ses Ni Lu pour une démonstration de Gongfu cha au Taipei Story House en août. Je lui ai rendu le mois dernier, un peu triste de me séparer de ce joli ustensile ancien du début du 20e siècle.
Hier matin, je voulais aller au cours dominical de Teaparker, mais avais oublié de confirmer ma venue. Je me retrouvai devant une porte close, le cours ayant été annulé cette semaine comme cela arrive parfois. Je décidai alors de faire un tour aux puces de Taipei avec pour but de me trouver un Ni Lu. Cette fois-ci, la chance fut avec moi! Je trouvai même 2 Ni Lu!
Ils sont du même fabriquant que celui que Teaparker m'avait prêté. Mais ils ont 2 +: le petit couvercle sur lequel une fleur de prunus est imprimé et une tête de lion de part et d'autre du Ni Lu. C'est sûrement pour mieux faire rugir l'eau bouillante!

J'ai rarement été aussi heureux que Teaparker annulle son cours! Vous pouvez donc vous attendre à revoir ce Ni Lu assez souvent sur mon blog! (Le second ira en France prochainement chez un de mes lecteurs réguliers.)

Pour répondre aux questions de Michel (cf premier commentaire), j'ai rajouté cette photo. On voit la petite porte amovible pour sortir les cendres. C'est d'ailleurs l'objet le plus fragile de ce Ni Lu. J'ai toujours peur de le pencher et de faire tomber cette pièce par accident.

Le couvercle n'est pas creux. Cela sert à étouffer les braises, je pense aussi.

Les trous se bouchent-ils? Je ne l'ai pas encore utilisé assez souvent pour le dire. Pour l'instant cela va.

Thursday, October 11, 2007

Zisha Baotai Pan Hu

Cette théière en zisha d'Yixing faite à la main vient du même producteur que les autres théières de ma sélection.
Très légère, grâce à ses parois fines, elle ne pèse que 97 gr pour une contenance de 20 cl. D'aspect classique, on lui a rajouté un filtre en forme de boule de golf moderne.

De forme très ronde et suffisamment grande, elle convient à la plupart des thés. Sa glaise en zisha (d'une dureté moyenne) convient autant aux thés légers qu'aux thés plus charnus. C'est donc plus une théière polyvalente qu'une théière adaptée à un thé en particulier.

J'en profite pour rappeler que ce qui fait l'intérêt d'une théière est la qualité et les propriétés de sa glaise. Ce n'est pas le fait de la consacrer à un seul type de thé. Comme je l'expliquais hier, j'ai eu beau utiliser toujours la même théière avec les Oolongs de haute montagne, le résultat fut médiocre car la glaise n'avait plus les propriétés qu'il faut.

Si bien qu'on obtiendra de meilleurs résultats en alternant les thés dans ce genre de bonne théière qu'en en culottant une qui ne convient pas. Pour alterner différents thés dans une même théières, il faudra juste bien rincer la théière à l'eau bouillante après chaque session.

Le coucher de soleil change la couleur de la glaise pourpre en rouge!

Ces deux dernières photos montrent bien la sensualité de la glaise zisha. On dirait presque de la peau joliment bronzée prête à se laisser couler dans les flots!

Son prix est un peu inférieur à celui de 2 théières Xishi en zisha.

Tuesday, October 09, 2007

Ma voie du thé, un parcours semé d’embuches

Marié et père de deux enfants franco-taiwanais, cela fait plus de 11 ans que j’habite Taiwan. Amateur de vin blanc d’Alsace, ma région d’origine, j’ai rapidement été séduit par le Oolong taiwanais. Sa couleur dorée, ses odeurs fleuries et sa longueur en bouche m’ont donné des sensations gustatives très proches de mes Pinot Gris. Je ne ratais pas une occasion d’en déguster chez mes amis chinois. J’étais chaque fois aux anges.

Aussi, je décidai rapidement de m’équiper pour faire mon gongfu cha moi-même. Sans vraies connaissances en la matière, je fis un peu comme me confia un jour un patron chinois : « Je n’y connais rien au vin, alors je choisis toujours le plus cher » pendant sa commande d’un Chateau Latour, 1er grand cru classé. Sans avoir les mêmes moyens financiers que lui, je fis un peu pareil et dépensais relativement beaucoup d’argent sans bien comprendre, juste pour être certain d’acheter de la qualité.

Ainsi, à Yingge, la capitale de la poterie de Taiwan, j’achetai une théière de maitre faite à la main en terre rouge. Sa finition était parfaite et sa forme sobre et classique. Chez les marchands de thé, je boudais les oolongs de plaine peu chers et n’achetai que du Oolong de haute montagne.

Et pourtant, chaque fois que je préparais mon oolong chez moi, j’étais déçu du résultat. Il sortait amer et avec peu d’odeurs fleuries. C’est comme s’il avait été étouffé. Je me sentais bête et exclus de ce monde chinois dans lequel je cherchais à m’assimiler. En variant un peu mes ustensiles et mes thés, j’obtins parfois des meilleurs résultats, mais sans comprendre pourquoi.

Ma femme m’inscrit alors, il y a 5 ans, à une série de cours de gongfu cha proposé par maitre Chih Jung Sien à l’occasion de la sortie de son livre « Mon premier livre de gongfu cha » (disponible uniquement en chinois). Cela ressemblait beaucoup à un cours d’oenologie que j’avais eu l’occasion de suivre un jour en France.

Chaque cours commençait par une partie théorique sur un thé précis. Maitre Chih (aussi appelé Teaparker en hommage à Robert Parker, le critique de vin mondialement connu) nous enseignait son histoire, sa méthode de fabrication, comment distinguer le bon du mauvais et comment le préparer de manière optimale. Puis, durant la seconde partie du cours, nous passions aux ‘travaux pratiques’ et chacun préparait le même thé avec la même eau et le même zhong, l’instrument idéal pour commencer.

En comparant nos infusions, je fus très surpris de la variété des résultats obtenus par les uns et les autres, surtout avec les Oolongs. Mais pour moi, le plus extraordinaire était de voir comment maitre Chih réussissait toujours à faire le même thé bien meilleur que nous. J’avais chaque fois l’impression d’être témoin d’un petit miracle : qu’importe le thé, il arrivait toujours à le préparer de manière optimale pour lui extraire ses meilleures saveurs.
Fort de ces nouvelles connaissances, mes thés sont devenus de mieux en mieux réussis, meilleurs pour le plus grand plaisir de ma femme ! Intrigué par la technique ‘prodigieuse’ de maitre Chih, j’ai vraiment eu envie de me perfectionner avec son aide et continue de le voir régulièrement pour suivre son enseignement. Pour la petite histoire, je montrai un jour ma première théière d’Yingge à maitre Chih. Il la regarda, la sentit et me dit que j’avais essayé d’y faire du oolong fleuri dedans, mais que les odeurs avaient du mal à s’y exprimer ! Pourquoi ? Parce qu’elle a été lustrée avec un peu d’huile pour la rendre plus jolie, une pratique commerciale assez répandue, malheureusement. Or cette huile bouche les pores de la glaise et l’empêche de respirer. Il me conseilla alors de l’utiliser pour les vieux Oolongs, des thés pour lesquel ce défaut ne gêne pas. Je tenais enfin l’explication de toutes mes frustrations passées.

Conscient de ma chance unique d’avoir trouvé un tel expert enthousiaste du thé, j’ai créé ce blog pour partager mes nouvelles connaissances, mes expériences et mes découvertes avec les amateurs de thé chinois de part le monde.

Plus j’avance sur cette voie, plus je remarque que le monde du thé et son histoire millénaire sont immenses. Prendre la voie du thé est donc un apprentissage de modestie. Mais c’est aussi une manière très intéressante d’étudier le monde chinois, ses différentes dynasties, sa culture, sa géographie... Le voyage ne fait que commencer!

Monday, October 08, 2007

Ways to improve water

I think I was one of the first (tea blog) to suggest the use of bamboo charcoal to improve the quality of water. I have received a lot of positive feedback that active bamboo charcoal does help to make the water (and the tea) better since then. Lately, I also found this interesting blog entry about an experiement with bamboo charcoal.

Actually, Hélène, one of my French readers, has sent me an e-mail with her findings about bamboo charcoal. Since her findings have caused a lot of discussion in French, I think I should translate her experiments in English:

"I use Reverse Osmosis (RO) water for my teas, but I noticed that these wouldn't display there nicest aromas. It was as if they were 'veiled', 'cloudy' behind the taste of water. My water has a measure of 20 mg/l for Total Dissolved Solids (TDS). Now, here is how I use your bamboo charcoals:

I place 1 piece of active charcoal in the cold water in my 1 liter kettle. I bring it to a boil and wait 1 minute before removing the charcoal. The taste of the water becomes more lively. I feel it tickles my tongue a little, but without the mellow feeling I was expecting. When the water was cold, I tested the water again and found out that the TDS remained at 20 on my instrument. I have obtained the same results each time I made the test. Therefore, I conclude that the bamboo charcoal does not add minerals. Then I had an idea: why not add a little salt? Some natural sea salt?

And so I started to make new experiments with different quantities of salt. I came to the conclusion that my teas tasted best when the TDS was around 200-230. Best is to use an instrument, of course, but with some training, I learned to make without it. Actually, for 1 liter of water, 4-5 grains of (big) salt are enough, which is like a pinch of salt.

Important remark: if you add water to the water in the kettle, salt is still there and so you have to be careful not to add to much. For information, my measuring instrument comes from Hanna instruments.

You may wonder about the taste of salt? Actually, I don't feel my water salty at all! It's just if the TDS is above 230 that I start to feel that the water becomes too heavy."


The fact that the bamboo charcoal doesn't add more minerals (maybe there is an exchange of minerals?) is probably due to the fact that filtering bad elements is the main function of active charcoal. In case of RO water, there is not much to filter, so it's also interesting to see that the bamboo still improved that water by making it more lively.

Hélène's idea to use salt is a great intuition, since she didn't know that salt was added to make tea during the Tang dynasty, as was reported by Lu Yu in his Tea Classic. The reason why salt helps to improve water is the same as why they would use it in the old times: salt acts as a taste lifter/enhancer! What a fascinating experience! Thanks again Hélène for sharing!

Of course, you can only add a little salt if your water is very low on minerals. And this is also the reason why the best water does contain some minerals (like Na) to enhance the taste of tea without overshadowing it.

For those who are interested to also 'somehow aquire' bamboo charcoal to improve your water, I use this opportunity to remind you that if you order from my selection, you will receive 2 free pieces of bamboo charcoal with your order!